Nouvelle réglementation du contrôle technique : ça va encore se durcir
L'arrêté modificatif paru le 8 mars 2017 au Journal officiel est passé quasiment inaperçu. Éric Viel, un professionnel du contrôle technique livre son sentiment.
« Depuis que mon père a ouvert ce centre de contrôle technique en 1992, j’ai toujours connu des évolutions, notamment en 1996. Mais j’avoue que là, la marche est haute », affirme Éric Viel, le responsable de Sécuritest aux Andelys.
Il fait référence à l’arrêté modificatif concernant les directives européennes paru le 8 mars dans lequel les contraintes se multiplient pour les automobilistes, en particulier ceux qui ont des véhicules assez anciens.
Depuis une semaine, le contrôleur n’est plus autorisé à effectuer une contre-visite ou un contrôle anti-pollution pendant une visite complète. Le document officiel stipule qu’il est interdit de réaliser deux visites simultanées quelle qu’en soit la nature.
Défauts critiquesMais les choses vont encore s’accentuer à l’horizon du mois de mai 2018. Dans un an, une nouvelle catégorie va faire son apparition. Aux défaillances mineures et majeures, vont venir s’ajouter les défaillances critiques. Éric Viel précise :
Les voitures sur lesquelles nous relèverons des défauts critiques ne seront plus autorisées à circuler au-delà d’une journée après le contrôle technique. En revanche, les propriétaires auront toujours deux mois pour faire les travaux dessus.Une mesure qui n’est pas sans interroger le professionnel.
« Comment fait l’automobiliste pour se rendre au garage s’il n’a plus le droit d’utiliser sa voiture ? Et comment fait-il pour revenir passer la contre-visite ? Il va falloir multiplier les dépanneuses ».
Et d’ajouter :
« Les gens ont besoin de leur voiture, ne serait-ce que pour aller travailler et s’ils ne peuvent pas faire les travaux dessus ou la changer, ils continueront de rouler en toute illégalité ».Pneus, fuite moteur, corrosion perforanteLa nouvelle réglementation instaure des éléments critiques sur toutes les familles de points de contrôle. Les pneus, une fuite moteur avec écoulement permanent, une corrosion perforante pourront désormais être classés dans les défaillances critiques.
Alors va-t-il falloir privilégier un pré-contrôle ?
« Ce n’est pas forcément judicieux car garagiste et contrôleur technique sont deux métiers différents ».Si ces mesures ne vont pas modifier en profondeur la réalisation d’un contrôle technique, elles risquent sérieusement d’altérer les relations entre le professionnel et ses clients dont la voiture présenterait des défauts critiques. Mais en un an, il peut s’en passer des choses.